J’aime c'est l'histoire de l'une d'entre nous qui accepte de parler de son amour. Elle plonge dans une langue sans hiérarchie ni échelle. C’est la langue de la cure, celle qui peut révéler ce qu'on aime autant que ce qu'on est, notre multiplicité.
Spectatrice, animée par le silence qui attend que “ça” parle, elle monte sur la scène et entre dans l’espace du dire, là où « ça » se déploie, là où la vérité n’est pas la mesure. Alors le théâtre se meut et devient : cabinet à la recherche du “vrai”, lieu où le dire n'est pas contraint mais attendu et espéré, puis espace intime, ou encore espace sans haut ni bas, jusqu’à être le lieu où le dire travaille l'être.
J’aime est ma première mise en scène, née du désir de son autrice de me confier son premier roman et moi à sa suite honorée de m’emparer de son texte pour questionner l'amour et le théâtre et donc ma relation au public, écho au geste de l’héroïne de J’aime, qui questionne l’amour qu’elle porte à l’homme qu’elle aime.
Alors, après avoir passionnément arpenté les plateaux de théâtre comme interprète, J’aime est une mise en scène d'actrice, pensée depuis la scène vers le public. J’y creuse l’intimité d’un amour et ses contradictions, ses aveux et ses ambitions.
Sur la scène, peu d'éléments pour une infinité de combinaisons : silence, ampoules soufflées, sol apparemment tangible alors qu’il n’est que de farine, guindes et poulies qui hissent l’espace et le temps.
J’aime croit en la capacité du simple à bouleverser les cœurs.
LW